Et en France ?
D’après plusieurs auteurs, on trouverait des traces de loges franc-maçonnes à partir de 1688 à Saint-Germain en Laye.
D’autres auteurs affirment, qu’en France, la première loge de source anglaise, aurait été « l’Amitié et Fraternité » fondée en 1721 à Dunkerque.
La première loge Parisienne va naitre entre 1725 et 1726. La bataille fait rage chez les historiens entre ces deux dates pour que, très prudemment, on ne prenne pas parti dans ce modeste historique. En 1728, le Duc de Wharton (1698-1731) sixième Grand-Maître de la Grande Loge de Londres, fonde la Grande Loge d’Espagne (qui sera très vite reconnue par la Grande Loge Londonienne). La même année, il est reconnu, par les francs-maçons français, comme Grand-Maître en France. Il n’y a pas officiellement de Grande Loge Française, et surtout il n’y a aucune reconnaissance de la Grande Loge Londonienne, mais il y a déjà un Grand-Maître. Il y aura deux autres Grand-Maîtres James Hector MacLean (1703-1750) puis Charles Radcliffe, Comte de Derwentwater (1693-1746) respectivement en 1735 et 1736. Mais ils sont Grand Maître d’une « association » de loges. Cette association n’est pas encore une Grande Loge : elle dépend trop de la Grande Loge Londonienne.
La création officielle de la Grande Loge De France date de 1738, c’est le Duc d’Antin qui est le premier élu à la Grande-Maîtrise. C’est la même année que le pape Clément XII condamne la franc-maçonnerie. Il la juge trop agnostique, et surtout toutes les religions monothéistes, dont le protestantisme, sont tolérées. Il y aura, à partir de cette date, plusieurs bulles papales contre la Franc-maçonnerie.
Il faut encore préciser que cette Grande Loge (de France) n’en est pas tout à fait une. Si elle a pris une indépendance par rapport à son homologue Londonienne, elle apparait encore comme une fédération de loges laissant beaucoup trop de libertés, se contentant d’être une entité protectrice. De 1743 à 1771, cette Grande Loge aura un seul Grand-Maître : le Comte de Clermont.
Parallèlement, à partir de 1755, les Vénérables des loges Parisiennes vont essayer d’imposer leur autorité en se fédérant en la Grande Loge des Maitres de l’Orient de Paris. Mais ils seront victimes des querelles sur les hauts grades, et cette fédération sera mise en sommeil en 1766.
De 1771 à 1773, la majorité des loges appartenant à la GLDF vont travailler à écrire de nouvelles constitutions. La nouvelle grande loge qui prend naissance prend le nom de Grand Orient De France (GODF). La vingtaine de loges qui n’adhèrent pas aux GODF, rebaptisent ce qui reste de la GLDF la Grande Loge De Clermont en l’honneur de son Grand Maître défunt. Cette dernière et le GODF fusionneront, sous la contrainte de Napoléon, en 1799. Le nouveau premier consul obligera les obédiences à réunir toutes leurs archives. Joseph BONAPARTE (1768-1844) devient Grand Maître au GODF en 1804 et la même année, le Suprême Conseil de France voit le jour. Napoléon fera tout pour rapprocher le Suprême Conseil de France et le GODF, sans succès.
En 1880, quelques loges bleues du Suprême Conseil De France vont créer la Grande Loge Symbolique Ecossaise (GLSE). En 1894, les loges bleues du Suprême Grand Conseil De France et la GLSE créent une nouvelle obédience qui portera le nom de Grande Loge De France(GLDF) (Nom qui n’existait plus depuis 1773).
En 1910, des Francs-maçons qui veulent que le Grand Architecte De L’Univers préside leurs travaux, fondent la Grande Loge Nationale Française (GLNF).
Des « dissidents » de la GLNF vont fonder la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra en 1958.
En 2012, d’autres dissidents de la GLNF fondent la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française (GLAMF).
Le 4 avril 1893, à Paris, Maria Deraismes et Georges Martin crée la première Loge Mixte. C’est de cette loge que naîtra l’obédience « Le Droit Humain » qui donnera naissance plus tard à l’Ordre Maçonnique Mixte International « LE DROIT HUMAIN ».